Faut-il reporter son projet d'achat ?

Avec des taux d'emprunt autour de 4,5% et des prix qui reculent difficilement, le marché tourne au ralenti depuis plusieurs mois. En effet, bien loin des mois qui ont suivi la crise sanitaire, marqués par les envies de déménagement post confinements et des taux alléchants, le marché immobilier est à présent dans une forme d'"attentisme". Les transactions sont principalement le fait de ménages en "mobilité forcée" contraints de vendre ou d'acheter à la suite d'une mutation professionnelle ou d'une séparation par exemple ou d’une succession. Dans tout marché, il convient de trouver un équilibre entre l’offre et la demande.

Ces dernières années, les taux d'emprunt avaient progressivement baissé, jusqu'à atteindre un niveau très attractif pour les acheteurs, autour de 1% en moyenne depuis 2016. Nous étions habitués à des taux très bas, à de l'argent gratuit, c'est cela qui alimentait le marché immobilier. Mais sous l’effet du contexte économique et politique international, l’inflation s'est rapidement propagée à l'ensemble de l'économie. Pour limiter l'envolée des prix, la Banque centrale européenne (BCE) a remonté à plusieurs reprises ses taux directeurs, c'est-à-dire les taux auxquels elle prête de l'argent aux banques commerciales. Ces dernières ont à leur tour répercuté ces augmentations sur les particuliers. Fin novembre, le taux moyen des crédits immobiliers s'établissait ainsi autour de 4,3%. En parallèle, les banques sont aussi devenues plus regardantes sur l'octroi des crédits.

Malgré le repli du nombre d'acquéreurs potentiels, de nombreux vendeurs sont encore réticents à revoir franchement leurs tarifs à la baisse. Pour l'heure, la baisse des prix à l'échelle nationale reste trop faible pour dégripper le marché. Logiquement, les acheteurs préfèrent reporter leur projet en attendant de voir si les taux vont baisser et si les prix des biens vont vraiment s'ajuster.
Les spécialistes interrogés ne conseillent pourtant pas nécessairement de renoncer à acheter dans cette période. Sur un marché avec moins d'acquéreurs, "les acheteurs solvables" ont les armes pour négocier et faire baisser les prix qui sont encore trop hauts.
D’autre part, scruter aussi les offres de logements considérés comme des passoires énergétiques peut être l’occasion de faire un investissement qui peut s'avérer intéressant à condition de bien estimer le coût des travaux et de prendre en compte les aides à la rénovation.

En effet, un mauvais diagnostic de performance énergétique (F ou G) peut engendrer une décote allant jusqu’à 15% du prix du bien.
Enfin, même en achetant en ce moment avec un taux à 4%, vous pourrez toujours renégocier votre crédit quand les taux baisseront.
Pour conclure, si vous avez un projet immobilier, il n’est pas nécessaire d’attendre car désormais ce sont les acheteurs solvables qui ont les cartes en main.